Le rapport spécial suivant a pour vocation d’éclairer les engagements politiques des décideurs au cours du Sommet pour une coopération efficace au service du développement. Comme en témoignent les Dialogues d’action soutenus par le Partenariat mondial en 2021 et 2022:
- Le rapport se concentre sur l’état actuel de la coopération pour le développement
- Les approches qui facilitent la mise en place de partenariats et
- Le nouvel exercice de suivi du Partenariat mondial comme une occasion déterminante pour favoriser un changement de pratique au niveau des pays.
L'efficacité de la coopération au développement est plus importante que jamais face à des défis mondiaux de plus en plus déstabilisants tels que les pandémies, les catastrophes climatiques, les guerres et les conflits, la montée des inégalités et l'instabilité financière.
Depuis que la communauté internationale a adopté le Partenariat de Busan en 2011, qui établit la norme internationale sur les principes d'une aide efficace et d'un bon développement auxquels tous les acteurs du développement doivent souscrire, le paysage de la coopération au développement a connu des changements substantiels:
Les fournisseurs de financement officiels, les entités de mise en œuvre et les partenariats ont proliféré, ce qui a conduit à une architecture d'aide mondiale plus fragmentée et complexe, mettant à rude épreuve les pays partenaires’ capacités.
Des crises multiples et qui se chevauchent compromettent les progrès dans l'Agenda 2030 et font grimper les pays’ besoins de financement.
Les acteurs du développement n'ont fait que des progrès limités vers leurs engagements en matière d'efficacité du développement, ce qui érode la confiance et la responsabilité mutuelle et sape le dialogue ouvert qui leur permettrait de forger de meilleurs partenariats dans un paysage de développement en constante évolution.
Sommet 2022 sur la
développement efficace de la coopération
Genève, Suisse
12-14 décembre
offre l'opportunité de transformer notre façon de travailler ensemble, avec l'ambition de passer de l'engagement à l'action pour s'engager plus efficacement aux niveaux national et mondial.
Quels exemples de pays ? : Dialogues d’action 2021-2022
Une série de pays partenaires en Afrique, en Asie et en Amérique latine ont dirigé des Dialogues d’action en 2021 et 2022. Ces dialogues ont réuni des parties prenantes de l'ensemble du paysage du développement pour renforcer la coopération et intensifier de toute urgence les partenariats pour une reprise post-COVID-19 et la mise en œuvre des ODD, faisant les engagements à la réalité.
Que sont les partenariats « efficaces » et comment peuvent-ils nous aider à ne laisser personne de côté ?
Il est urgent de se concentrer sur l’efficacité de la coopération au développement, alors que nous nous attaquons aux défis urgents en matière de développement et regagnons du terrain pour réaliser l’Agenda 2030.
Des partenariats plus efficaces signifient :
Appropriation des priorités de développement par les pays partenaires
Dès lors qu’elle est appropriée par les institutions et les acteurs des pays partenaires et qu’elle renforce leurs capacités, la coopération au développement aura plus de chances de produire des résultats durables qui sont maintenus, reproduits ou transposés à plus grande échelle.
Cadres de résultats, systèmes de données, de suivi et d’évaluation pilotés par les pays
L’orientation vers les résultats, par le renforcement des systèmes de données, le suivi et l’évaluation, la systématisation des rapports et l’intégration des ODD sont de bonnes pratiques qui renforcent l’efficacité de la coopération au développement.
Partenariats inclusifs
Des partenariats inclusifs qui reposent sur la confiance, appelant à des investissements continus de la part de tous les acteurs du développement dans les rapports nationaux et les mécanismes de dialogue multipartites
Transparence et redevabilité
La transparence permet à toutes les parties prenantes de s’engager dans le processus de développement et favorise la redevabilité mutuelle en faveur de résultats pour tous les citoyens.
Intégrer l’égalité des genres et l’autonomisation des femmes
L’aide publique au développement et d’autres formes de financement devraient être pleinement alignées sur les priorités nationales en matière d’égalité des sexes. La transparence des financements par toutes les parties prenantes, y compris la prise en compte des points de vue des femmes, favorise la redevabilité collective, pilier de partenariats inclusifs fondés sur la confiance.
Promotion de l’efficacité au développement dans les contextes de fragilité et environnements touchés par des conflit
Le nouvel exercice de suivi du Partenariat mondial s'est adapté aux besoins de suivi d'une coopération efficace pour le développement dans des contextes fragiles, en reconnaissance des défis spécifiques et des priorités pour des solutions de développement efficaces qui s'attaquent aux causes profondes de la fragilité et des conflits.
Plus de la moitié du volume d’APD bilatérale dépensé au niveau des pays est destinée à des contextes fragiles,
L'extrême pauvreté est également concentrée dans les milieux fragiles. En 2022, ces pays devraient abriter 24 % de la population mondiale et 73 % des personnes vivant dans une extrême pauvreté.
S’attaquer concrètement aux défis mondiaux
Les problèmes mondiaux actuels sont étroitement liés et appellent au renforcement d’un système multilatéral efficace qui concilie le besoin accru d’investissements dans les biens publics mondiaux et le maintien d’une aide directe aux priorités des pays partenaires.
Les actions visant le renforcement de l’efficacité de la coopération au développement éclairent la manière dont les pays nouent des partenariats pour mobiliser des financements au développement de tous types. Pour cela, les approches doivent être adaptées aux contextes des pays pour mettre en place des processus inclusifs de dialogue et d’action.
Coopération Sud-Sud et coopération triangulaire
La coopération Sud-Sud et la coopération triangulaire (CSST) exploitent les forces complémentaires des différents partenaires pour apporter des solutions de développement créées conjointement, qui à leur tour favorisent une plus grande appropriation au niveau national de la coopération pour le développement. Compte tenu du rôle important que joue la CSST, l’efficacité de ces modalités de coopération doit être renforcée.
Conformément à ses objectifs de fournir des données de pointe dans le contexte du Programme 2030, le Partenariat mondial soutient les efforts dirigés par les pays pour mesurer et améliorer l’efficacité de la coopération Sud-Sud et la coopération triangulaire.
Engagement efficace du secteur privé
Le secteur privé constitue une source de compétences techniques, d’innovations et de ressources et réseaux divers pour lutter contre de véritables problèmes de développement. Le renforcement de partenariats avec le secteur privé dans le cadre des Les Principes de Kampala principes de Kampala peut amplifier le pouvoir de transformation d’un engagement efficace du secteur privé pour réaliser les ODD et faire en sorte qu’aucun individu ne soit laissé de côté.
PRINCIPE 1
Appropriation inclusive du pays
Renforcer la coordination, l'alignement et le renforcement des capacités au niveau des pays
PRINCIPE 2
L’orientation vers les résultats
Réaliser des résultats de développement durable grâce à des avantages mutuels
PRINCIPE 3
Partenariats inclusifs
Favoriser la confiance par des consultations et dialogues plus inclusifs
PRINCIPE 4
Transparence et responsabilité
Mesurer et diffuser les résultats du développement durable pour l'apprentissage et de meilleurs réussites
PRINCIPE 5
Ne laisser personne de côté
Reconnaître, partager et atténuer les risques pour tous les partenaires
Donner des moyens d’action à la société civile
Des partenariats plus efficaces avec les OSC relèvent d’une démarche essentielle pour avoir un véritable impact auprès des plus marginalisés. Une telle démarche requiert des efforts soutenus de la part de tous les acteurs du développement pour promouvoir et préserver un environnement propice à la société civile en associant les acteurs des OSC de pays partenaires à la prise de décision et en investissant dans le renforcement de leurs capacités.
Reconnu mondialement comme une source de données pour respecter les engagements en matière d'efficacité, le nouvel exercice de suivi du Partenariat mondial favorise des avancées plus solides en matière de développement grâce à un cercle vertueux de dialogue inclusif, de redevabilité collective, de suivi des résultats et d’accord sur les actions à prendre, dans le but de susciter un changement de pratiques à la fois au niveau national et mondial. Les Dialogues d’action constitueront un pilier essentiel du nouvel exercice de suivi et de sa nouvelle phase.
Suivi du Partenariat mondial
Contribue aux données sur le respect de l'engagement de ne laisser personne de côté
Fournit un accent supplémentaire sur les données et les systèmes nationaux
Permet une meilleure adaptation aux contextes fragiles
Intègre les Principes de Kampala pour l'engagement du secteur privé dans la coopération au développement
Offre plus de flexibilité pour améliorer l'institutionnalisation et créer plus de synergies avec les processus au niveau des pays
Depuis 2013, trois cycles de suivi à l’échelle mondiale ont examiné l’évolution des progrès accomplis, fournissant des bases factuelles sur la manière dont les parties prenantes tiennent les engagements qu’elles ont pris en matière d’efficacité, en vertu de l’Accord de Partenariat de Busan de 2011. Une participation record a été enregistrée lors du troisième cycle de suivi (2018), réunissant 86 pays et territoires partenaires, ainsi que plus d’une centaine de partenaires au développement et des centaines de représentants d’OSC et du secteur privé. Le quatrième cycle de suivi devrait reprendre en 2023.
Lors du dernier cycle de suivi :
Plus de 45 pays
ont repris les résultats du suivi de 2018 pour éclairer la planification nationale et évaluer les progrès accomplis en matière de coopération efficace au service du développement et de réalisation des ODD, ou pour éclairer les examens nationaux volontaires.
Tous les 10 examens du CAD par les pairs
publiés depuis la publication du rapport d'avancement du PMCED 2019 ont utilisé les résultats du suivi de 2018.
Au moins 55 rapports internationaux
ont cité des données qui proviennent du cycle de suivi de 2018.
ont cité des preuves du cycle de suivi de 2018.
Plus de 20 réunions multipartites
organisés par divers groupes constitutifs du Partenariat mondial ont été informés par les résultats du suivi de 2018.
Vous êtes intéressé par le prochain exercice de suivi ?
Plus de dix ans après l’adoption de l’ Acuerdo de Asociación de Busan en 2011, la recherche d’une coopération plus efficace au service du développement et de partenariats plus solides au niveau des pays demeure une priorité permanente. Les 15 Diálogos de Acción et la forte participation de toutes les parties prenantes du PMCED à la réforme de l’exercice de suivi du PMCED attestent de l’intérêt continu de la communauté à relever les anciens et nouveaux défis à la réalisation des ODD par une meilleure collaboration. Alors que le paysage de l’aide ne cesse d’évoluer, les principios de eficacia se sont révélés être une boussole unique mais commune, que les pays peuvent utiliser pour orienter le dialogue multipartite et l’action sur les priorités et les besoins. À l’avenir, le Partenariat mondial continue de se positionner comme la principale plateforme multipartite pour produire des données factuelles, essentielles à l’appui de la mise en œuvre concrète des principes de la coopération efficace au service du développement.